Article : que pensez-vous de Bremont ?
Il n’est pas facile de s’imposer dans l’industrie de la montre de luxe quand on est une jeune pousse suisse, et encore moins quand on est une entreprise basée au Royaume-Uni. À sa création en 2002, Bremont a dû faire face à une tâche comparable à l’ascension du Mont Blanc avec un escabeau.
Depuis la vente de sa toute première montre en 2007, les frères fondateurs, Nick et Giles English, ont travaillé sans relâche pour faire de Bremont une marque respectée à l’échelle mondiale. L’année dernière, ils ont transféré l’ensemble de leur production dans leur usine dernier cri de l’Oxfordshire, qui fabrique des mouvements britanniques et peut produire jusqu’à 50 000 montres par an, soit à peu près autant que la célèbre marque Jaeger-LeCoultre.
Vous ne manquerez pas d’entendre parler de Bremont dans les années à venir, puisqu’ils cherchent à construire un héritage durable en restaurant, peut-être, une partie de la gloire dont jouissait l’horlogerie britannique à la fin du XVIIIe siècle, lorsque des personnes comme John Arnold et Robert Hooke ont accompli des progrès techniques considérables.
Mais Bremont, qui fête son 20e anniversaire cette année, n’a pas gagné ses galons sans surmonter quelques obstacles. Voici quelques informations sur cette marque indépendante et intrépide pour que vous puissiez vous faire votre propre avis…
Nommer une marque à la dure
Giles et Nick English auraient facilement pu se plonger dans les livres d’histoire, piocher un nom illustre dans les annales de l’horlogerie britannique et le remettre au goût du jour. Dieu sait que beaucoup de marques choisissent d’emprunter cette voie.
Mais les frères ont décidé de partir de zéro en utilisant le nom d’un Français dont la ferme avait servi de piste d’atterrissage à leur petit avion un jour de mauvais temps.
En plus d’offrir à Bremont une histoire d’origine intéressante, le choix du nom était un très bon coup marketing. Bremont est un nom français, mais il est facile à prononcer dans toutes les langues. D’ailleurs, on croirait entendre un mélange de Breguet et Montblanc. Il est court, accrocheur et fait de l’effet sur un cadran : on a le sentiment que Hans « Rolex » Wilsdorf en personne aurait approuvé avec enthousiasme.
Résolument britannique
Cela vous dérange que Bremont ne soit pas une marque suisse ? Il n’y a vraiment pas de quoi. Si la Suisse est aujourd’hui synonyme de haute horlogerie et considérée comme le berceau spirituel de l’horlogerie, son épicentre, il n’en a pas toujours été ainsi.
Si l’horlogerie britannique a été en mauvaise posture pendant la majeure partie du XXe siècle, avec quelques exceptions comme George Daniels pour défendre les couleurs du pays, il s’agissait avant cela d’un lieu d’innovation à la renommée mondiale.
Les inventions horlogères étaient aussi fréquentes que les footballeurs de classe mondiale au Brésil. Bremont est à l’avant-garde d’une résurgence qui a vu naître un certain nombre de marques britanniques, qu’il s’agisse de petites marques de luxe indépendantes comme Struthers, à Birmingham, ou de plus grandes marques qui, il faut bien le reconnaître, s’appuient sur des mouvements suisses, comme Christopher Ward. La marque a fait le choix d’assumer son côté britannique plutôt que de le minimiser. Elle fabrique des montres qui puisent dans l’histoire aéronautique et maritime du pays.
C’est le cas de certains modèles comme Martin Baker MBII, créé en collaboration avec cette entreprise qui fournit 70 % de la technologie des sièges de combat éjectables aux forces aériennes du monde entier, et la montre Victory en édition limitée, qui contient de véritables pièces du célèbre navire de guerre de Lord Nelson.
Ils se sont fait taper sur les doigts
Certains d’entre vous se rappellent peut-être que Bremont a été mêlé à ce que l’on pourrait appeler un micro-scandale horloger il y a quelques années de cela. En effet, ils n’identifiaient pas clairement l’origine de leurs mouvements partiellement fabriqués en Suisse, puisque le mot « Londres » était gravé sur le calibre de leur montre Wright Flyer.
Oubli fortuit ou volontaire ? Ils n’étaient pas les premiers à le faire, mais ils pourraient bien être les derniers, étant donné la réaction légèrement hystérique de certaines personnes. Quoi qu’il en soit, l’industrie s’est prononcée. Nick et Giles, contrits, ont fait leur mea culpa. Nous avons tous rapidement tourné la page, la leçon a été retenue !
L’avenir
L’année dernière a été une grande année pour Bremont. La marque a fini par regrouper l’ensemble de son processus de fabrication sous un même toit, avec son usine de 3 250 mètres carrés d’une valeur de 20 millions de livres sterling à Henley-On-Thames, à une heure de Londres.
The Wing (l’aile en français), dont l’architecture ressemble à l’aile d’un avion, est un bâtiment respectueux de l’environnement baigné de lumière naturelle, dans lequel Bremont peut enfin réaliser son objectif à long-terme : ramener en Grande-Bretagne tout l’assemblage de ses montres à grande échelle. Cerise sur le gâteau, il a été conçu pour accueillir les visiteurs et dispose d’un musée et d’une boutique, afin que les acheteurs potentiels puissent découvrir l’intégralité du processus de production d’une montre Bremont.
Quelques-unes des principales marques suisses, allemandes et japonaises le font depuis des années, bien qu’elles ne disposent pas d’un bar bien garni où vous pouvez vous détendre avec un verre après avoir essayé leur dernier modèle.
Bremont a l’avantage sur ses concurrents en la matière, en espérant que ça continue !
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