Pourquoi cette montre est-elle la plus sophistiquée de Rolex
Quand Rolex a lancé la Sky-Dweller lors du salon Baselworld il y a dix ans cette année, il s’agissait de son premier modèle entièrement nouveau depuis la sortie de la Yacht-Master en 1992.
Toute nouvelle montre Rolex, qu’il s’agisse d’un classique amélioré ou d’une toute nouvelle pièce, suscite beaucoup d’attentes. Mais après vingt ans passés à remanier des modèles existants (un nouveau mouvement par-ci, une Milgauss retravaillée par-là) il était temps de proposer une véritable nouveauté.
Il fallait que Rolex crée l’événement en proposant quelque chose qui représente à la fois la quintessence de Rolex et une nouveauté sur le plan esthétique.
Son public exigeant le réclamait.
Heureusement, malgré un démarrage timide, la Sky-Dweller a tenu ses promesses, non seulement parce qu’elle est d’une complexité inhabituelle (du moins, pour une Rolex), mais aussi parce qu’elle est dotée d’un génial mécanisme de contrôle de ses fonctions par le biais de sa lunette.
Les attentes sont grandes
Malgré la discrétion de Rolex, des informations ont fuité avant la sortie officielle de la montre en 2012, selon lesquelles la marque avait déposé le nom « Sky-Dweller ». Naturellement, les rumeurs et les spéculations sont allées bon train. Avec un nom pareil (« Habitant du ciel » en français), il devait probablement s’agir d’une montre destinée aux aviateurs. Mais de quel genre ? Une « flieger » indiquant uniquement l’heure ? Un nouveau chronographe pour accompagner la célèbre Daytona ?
Avec ses montres GMT, initialement destinées aux pilotes de la Pan AM dans les années 1950, Rolex avait déjà une certaine réputation dans le domaine de l’aviation. Cette mystérieuse Sky-Dweller serait-elle une déclinaison de la collection GMT II ?
Il s’est avéré que la Sky-Dweller disposait effectivement d’une fonction GMT, mais au lieu d’une graduation de 24 heures sur la lunette, elle présentait un affichage rotatif sur un disque décentré dans la moitié inférieure du cadran, avec un petit triangle inversé sous 12 heures indiquant le second fuseau horaire.
Le réglage se faisait par le biais de la lunette et de la couronne, nous y reviendrons.
Et en plus, elle indique le quantième annuel !
La Sky-Dweller est également la première Rolex indiquant le quantième annuel. La marque avait déjà élaboré des triples quantièmes (affichant le jour, la date et le mois), mais ceux-ci sont relativement faciles à réaliser et obligent à corriger manuellement la date lors des quatre mois comptant 30 jours.
Grâce au quantième annuel, il vous suffit d’avancer manuellement la date à la fin du mois de février. Les quatre mois à 30 jours sont tous pré-programmés dans le mouvement.
Mais c’est surtout la manière dont la Sky-Dweller affichait le mois qui était astucieuse.
Partant du principe qu’il y a à la fois 12 mois dans une année et deux fois 12 heures dans une journée, elle dispose de minuscules fenêtres carrées à l’extrémité des repères horaires pour indiquer le mois en cours en rouge. Par exemple, le repère de six heures correspond au mois de juin, celui de sept heures au mois de juillet, et ainsi de suite.
Quant à la date, elle est affichée dans un hublot à loupe situé à 3 heures.
Contrôle total
Il s’agit donc de deux complications impressionnantes et hautement techniques, mais le boîtier ne comporte qu’une couronne ordinaire, sans poussoir ni bouton supplémentaire. Comment fonctionne la Sky-Dweller ? C’est ici que la Sky-Dweller impressionne vraiment et justifie son prix élevé, les versions à bracelet en or figurant parmi les plus chères du catalogue Rolex.
La lunette dite « Ring Command » - que nous avons vue employée de manière similaire sur la Yacht-Master II - comporte trois positions (ou quatre si vous incluez la position « neutre ») pouvant être réglées en la tournant dans le sens horaire ou antihoraire. Une fois en place, celles-ci permettent au porteur de régler l’une de ces trois fonctions à l’aide de la couronne : la date, l’heure locale ou l’heure de référence.
Ce mouvement faussement simple, le calibre 9001, a été créé spécialement pour cette montre et a permis à Rolex de déposer pas moins de onze brevets.
Sa simplicité a également permis à la Sky-Dweller d’arborer un design à mi-chemin entre la montre utilitaire et la montre de ville, en associant la lunette cannelée et les métaux précieux de la Day-Date à un cadran de style contemporain. Les versions les plus élégantes arborent des chiffres romains, mais elle existe aussi avec des chiffres arabes et des bâtons.
D’abord lancée en métaux précieux, la Sky-Dweller a ensuite été déclinée en acier avec une lunette en or et en version bicolore.
La nouvelle Daytona ?
Ne vous y trompez pas, la Sky-Dweller est une montre très différente de la Daytona, mais en termes de désirabilité et de potentiel de prise de valeur rapide, elle pourrait bien prendre le même chemin que sa sœur dans un avenir proche.
On peut dire que la Sky-Dweller - qui a souvent été qualifiée, de manière parfois désobligeante, de « montre d’homme d’affaires » - n’a pas le charme irrésistible de la Daytona.
Mais si une célébrité internationale pouvait en faire sa marque de fabrique et lui accorder l’attention qu’elle mérite, alors, qui sait ? Aide-toi, le ciel t’aidera (sans mauvais jeu de mot).
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